endetter

endetter [ ɑ̃dete ] v. tr. <conjug. : 1>

• v. 1180; de en- et dette

♦ Charger de dettes, engager dans des dettes. L'achat de sa voiture l'a endetté. Pronom. Contracter, faire des dettes. ⇒ emprunter. S'endetter en achetant à crédit. Elle s'est endettée de plusieurs millions (⇒ surendetté) . État qui s'endette.

● endetter verbe transitif Charger d'une dette ou de dettes : Cette modernisation nous a endettés (de cinq millions).

endetter

v.

d1./d v. tr. Engager dans des dettes. Cet achat m'endettera pour plusieurs années.

d2./d v. Pron. Faire des dettes. S'endetter auprès de ses amis.

⇒ENDETTER, verbe trans.

A.— Emploi trans. [L'obj. désigne une pers. ou une collectivité] Charger d'une dette, de dettes. (Quasi-) synon. obérer.

1. [Sans compl. circ.] En gouvernant la maison, elle (...) put employer à ses mises [à la loterie] l'argent destiné au ménage qu'elle endetta progressivement (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 264).

2. S'endetter de + compl. circ. marquant le montant ou la nature de la dette. Vous avez endetté votre sœur et votre beau-frère de dix à douze mille francs (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 649).

— P. métaph. Imposer à quelqu'un un devoir moral, lui faire contracter une obligation envers quelqu'un (cf. dette de cœur, d'amitié, de reconnaissance). [Le bien] nous endette envers elle [la classe moyenne] d'une véritable reconnaissance (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 278). Avec un dévouement qui m'endette de cœur comme avec vous et avec M^me Delannoi (BALZAC, Corresp., 1843, p. 587).

B.— Emploi pronom. réfl., cour. Contracter une dette, faire des dettes.

1. Emploi abs. Fait prisonnier (...) il s'était beaucoup endetté pour fournir les seize mille écus d'or de sa rançon (FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 403). S'endetter, il n'y pensa même pas : la dette est comme une mauvaise graine, elle se resème toute seule... (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 156) :

• Comme il s'était endetté, sa situation finit par devenir difficile. Le vétérinaire lui consentit des avances d'argent à plusieurs reprises et, « pour éclaircir les affaires », lui racheta à bas prix la maison paternelle et les champs.

AYMÉ, La Jument verte, 1933, p. 35.

— P. plaisant. [P. réf. à la loc. proverbiale Qui paie ses dettes s'enrichit] Allons, allons, ça va bien! Les impôts, les dépenses et le déficit, tout augmente d'année en année. Nous prospérons : — Plus on s'endette, plus on s'enrichit! C'est clair (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 101).

2. S'endetter de + compl. circ. marquant le montant de la dette. Sa femme avait fait de fausses spéculations et (...) s'était endettée de vingt mille francs (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 184).

Prononc. et Orth. :[], (j')endette []. Enq. : // (il s')endette. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1180-90 (ALEXANDRE DE PARIS, Roman d'Alexandre, IV, § 49, 913, éd. Elliott Monographs, t. 2, p. 341 : Car s'il est endetés n'avra dont il le pait). Dér. de dette; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :38.

DÉR. Endettement, subst. masc. Fait de s'endetter ou d'être endetté. Spéc. Endettement (public). ,,Total de tous les emprunts contractés par l'État, les collectivités publiques, les entreprises nationalisées`` (CATH. 1972). Lorsque les opérations d'endettement l'emportent sur les remboursements et que le déficit de la loi de finances n'est pas une simple apparence (Univ. écon. et soc., 1960, p. 5009). Le mot semble inus. au sens gén. (,,peu usité`` d'apr. Pt Lar. 1906 et Lar. 20^e). L'emploi spéc. est signalé ds les dict. dep. LITTRÉ, repris par GUÉRIN 1892. — []. — 1^re attest. 1611 endebtement (COTGR.); de endetter, suff. -(e)ment¹.

endetter [ɑ̃dete] v. tr.

ÉTYM. V. 1180; de en-, dette, et suff. verbal.

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♦ Charger (qqn) de dettes, engager dans des dettes. — (Sujet n. de personne). Rare. || Endetter qqn, l'endetter de telle somme. || Endetter son ménage, son entreprise (s'endetter). — (Sujet n. de chose, désignant la dépense qui endette). || L'achat de sa voiture l'a endetté.

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s'endetter v. pron.

♦ Contracter, faire des dettes. || Il s'endette chaque jour davantage. || S'endetter par des achats à crédit. || État qui s'endette pendant une guerre. || Cette société s'est endettée de plusieurs millions.

1 Or, comme un endetté, de qui proche est le terme

De payer à son maître ou l'usure ou la ferme,

Et n'ayant ni argent ni biens pour secourir

Sa misère au besoin, désire de mourir (…)

Ronsard, les Amours diverses, Pl., t. I, p. 282.

2 Elle s'endettait, elle payait : l'argent faisait la navette et tout allait (…)

Rousseau, les Confessions, III.

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endetté, ée p. p. adj.

♦ Qui a des dettes. || Être endetté de dix mille francs, envers qqn. || Il est très endetté. || Des industriels endettés. || Entreprises endettées. — N. || « Les endettés parmi leurs huissiers » (Saint-Exupéry, Citadelle, Œ., Pl., p. 652).

3 Les Rognes-Bouqueval, ruinés, endettés, après avoir laissé crouler la dernière tour du château, abandonnaient depuis longtemps à leurs créanciers les fermages de la Borderie, dont les trois quarts des cultures demeuraient en jachères.

Zola, la Terre, p. 38 (1887).

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DÉR. Endettement.

COMP. Surendetté.

Encyclopédie Universelle. 2012.